GRAND
BAIN
GrandB ain
prendre l'avion (1)
bien sûr oui oui
parce que vous savez les poètes
maintenant se filment
heu. c'est. ça fait partie du truc hein
puisque comme on est enfin généralement
il y a assez peu de public de poésie
donc heu
on se filme comme ça après on met sur
internet et ça fait un peu plus de
public
déjà que c'est pas
déjà que ça fait peu à l'origine
enfin vous êtes nombreux mais enfin.
c'est. hein. pour de la poésie c'est
beaucoup mais comme c'est pas heu
moi que vous venez voir

quoi qu'il en soit heu donc je vous
voilà
c'est un poème donc qui s'appelle
"prendre l'avion"
heu ben vous êtes un peu des.
on fait ben on va faire une expérience
heu poétique
heu vous allez être heu vous allez être
heu
les sujets enfin vous allez être les
victimes de cette expérience
vous allez être des victimes poétiques.
voilà. c'est. un peu. ça arrive. des
fois.
alors si vous rentrez chez vous après
vous regardez sur internet vous allez
être une double victime poétique puisque
vous allez revoir donc c'est la double
peine un peu.

voilà heu donc comme je vous l'ai dit ça
s'appelle "prendre l'avion" heu en fait
ya des poètes que j'aime beaucoup et qui
ont fait des choses depuis quelques
temps
si vous voulez ils n'écrivent plus
vraiment de poésies en fait
ils racontent ce qu'ils auraient bien pu
écrire
et ça c'est pas mal parce que je me suis
dit ben c'est vrai que c'est moins
fatiguant en fait heu d'une part heu
mais alors après ce qui est compliqué
c'est quand on est face à vous là bon
parce que du coup ben j'ai pas grand
chose et heu
si c'est des.
enfin c'est écrit petit.
enfin bon bref ça va pas me servir.
voilà.

donc en fait heu. je me suis dit voilà
de quoi je vais leur parler heu "prendre
l'avion" ça me paraissait pas mal comme
introduction enfin comme titre en tout
cas heu alors je me suis dit voilà je
vais leur raconter l'histoire d'une
expérience de prise d'avion par exemple
heu
je me suis dit que j'allais. voilà
j'arrive à l'aéroport et puis heu heu je
suis un personnage poétique hein quand
je vous dis ça parce que je. voilà
j'arrive à l'aéroport et puis je vois
les belles choses alors je pourrais
trouver plein d'adjectifs pour décrire
un peu vous savez les grands halls avec
des grandes fenêtres de l'autre côté on
voit des avions et puis alors ya des
gens qui ont peur en avion alors moi
j'ai pas. j'ai un peu. enfin j'ai très
peur. donc. du coup j'ai peur de voir
des avions. donc je. et c'est c'est
c'est. c'est joli quand même. ya du
métal luisant. vous voyez enfin c'est
des grands tubes oblongs comme ça enfin
vous voyez enfin un avion quoi.

et. heu donc du coup je vois ces avions
mais il va falloir que je monte dedans
je le sais il va falloir que je monte
enfin voilà bref à un moment donné je me
dis bon bah je vais monter dans l'avion
alors je monte dans l'avion heu je me
dis bon voilà je vais m'asseoir à côté
d'un d'un autre passager évidemment.
donc c'est un beau beau métal hein on
voit bien le métal de l'avion. enfin
voilà je m'assieds et puis. alors il
voit bien mon. enfin la personne qui est
à côté de moi a l'air beaucoup plus
calme déjà que moi parce que je suis pas
très très calme je suis on voit bien que
je suis nerveux d'ailleurs il me dit
"ben vous êtes nerveux là ?"
ben je oui.
"ben c'est la première fois que vous
prenez l'avion ?"
je dis ben pff ouais enfin oui si on
veut enfin mais je suis un peu nerveux
je dois dire
"ben vous inquiétez pas tout va bien se
passer" enfin vous voyez il m'explique
comme ça un peu comme ça les choses
qu'on fait. alors tout ça c'est poétique
hein bien sûr faut imaginer que. parce
que là évidemment ça paraît pas très
poétique ce que je vous raconte. mais
faut s'imaginer que dans le poème à la
fin évidemment ya des adjectifs des
adverbes et tout c'est vachement beau
hein enfin c'est. vous allez tomber en
extase poétique mais bon alors là
évidemment c'est un peu particulier
c'est plus contemporain quoi comme
approche

pis alors tout à coup là ben évidemment
ça démarre hein
l'avion
j’agrippe un peu mon camarade de siège
hein parce qu'il sent que je suis
nerveux alors je l’agrippe un peu fort
là comme ça pis alors là il me dit
"vous inquiétez pas vous inquiétez pas
là c'est bon c'est parti vous allez voir
ça va aller"
oui mais ça tourne là quand même ça
tourne alors là là
oui parce que effectivement ça tourne là
"mais enfin c'est incroyable ça vous
êtes sûr que. pourquoi vous venez là
enfin c'est incroyable pourquoi vous
prenez l'avion alors que vous avez peur
heu dans l'avion ?"
pff ben je sais. d'habitude je sais pas
je vais dans l'éléphant ou je vais dans la
enfin dans le le cheval qui fait
comme ça mais je me suis dit je me suis
dit là je tente je fais l'avion je vais
tenter l'avion
il me dit "bon allez allez calmez vous
on va en faire un plat non plus
appuyez sur le bouton là vous allez
voir"
alors j'appuie
et là ça y est ça monte alors ça tourne
ça monte je suis complètement perdu je
me dis mais qu'est-ce qui se passe enfin
c'est vraiment très très effrayant enfin
c'est une expérience qui est très très
enfin si vous êtes déjà monté dans
l'avion vous savez ce que ça fait
alors autant le petit carrosse là en
forme de Mickey ça va quoi on est assis
on est tranquille on avance mais l'avion
non mais pff c'est le truc pff

bon alors après je me dis comment je
vais faire parce que quand la queue du
Mickey va se pointer il va falloir bon
comment je fais j'appuie sur le. alors
j'étais complètement perdu. le gars. et
ça tourne et ça tourne.
et alors là bon. au bout d'un moment je
me dis comment. bon alors mon problème
c'est 1 la queue du Mickey 2 comment je
termine le poème parce que bon forcément
quand on est poète on doit se poser ce
genre de questions parce que on se dit
bon la poésie c'est bien joli mais faut
bien que ça s'arrête à un moment donné
et alors bon voilà je me dis pfff heu
alors on va faire un truc un peu
mystique parce que genre derviche
tourneur enfin manège derviche vous avez
compris le truc maintenant et puis alors
voilà genre je tourne je tourne je
tourne sur moi même je hurle et tout mon
copain à côté il dit "ouais ça y est
j'ai la queue du Mickey !"
Ouais ! Quoi ? Ouais ! Ah ben non pas
ouais parce que ça fait un tour gratuit
alors on est repartis mais non non parce
que là le poème il faut qu'il s'arrête
les gens ils ont compris là voilà le
avion avion le manège là ils ont compris
maintenant on arrête et tout
"ouais mais j'ai la queue du Mickey !"
non non non je suis désolé moi je vous
laisse monsieur bon alors merci et puis
ben voilà c'est.
fini.


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publié le 14 février 2015 à 11 h 02

Notice :
Retranscription de l'improvisation n°1 réalisée sur la scène du Bellovidère, théâtre à Beauvoir, le vendredi 13 février 2015.