A moins qu'on se fasse brûler,
ou bien qu'on investisse dans un cercueil hermétique,
et aussi dans un processus de mise en bière très sophistiqué qui vous désinfecte et fasse le vide dans votre dernière demeure pour éviter que la vie ne s'y installe,
alors on finit invariablement bouffé par des vers.
Des insectes, un grand nombre, sentent vos chairs en train de pourrir,
à la seconde même où la vie vous quitte,
à l'instant exact où précisément vous commencez à pourrir,
et ils pondent sur vous leurs œufs.
Puis les œufs éclosent et les petites larves commencent à se nourrir de vous.
Elles bouffent toutes les parties de vous, tout ce qui était vous, chaque morceau de chair, chaque gramme de cartilage, vos yeux, votre langue, votre intestin et même cette gencive qui vous faisait souffrir il y a encore quelques heures.
Elles bouffent tout.
Elles vous bouffent.
C'est horrible.
Mais ça n'est pas extraordinaire.
Ça arrive tous les jours.
Des milliers de fois par jour.
Des gens se font bouffer.
Par des larves.
Alors vous savez, votre histoire d'horodateur, monsieur l'agent, on s'en fout un peu.
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| publié le 01 novembre 2010 à 21 h 57
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