Ils auraient pu choisir
des morts violentes
et ne pas avoir à se traîner
les jours qui restaient,
mais tous se sont laissés crever
de faim simplement sur le sol.
Personne n'a rien décidé.
Il n'y a pas eu de mot d'ordre.
Aucun slogan.
Aucun cri.
Ils se sont juste assis.
Certains allongés.
Tous.
Il a suffit d'une semaine,
un peu plus,
pour que le dernier d'entre eux s'éteigne,
sans bruit.
Pendant cette petite agonie,
aucun regard
ni aucune parole
n'a été échangé.
Quelques heures avant la fin,
la pluie s'est mise à tomber.
Une fine pluie,
ruissela
sur les visages éteints.
C'était le ciel
qui ajoutait des larmes
à des yeux
qui depuis longtemps
n'en avaient plus.
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| publié le 05 janvier 2011 à 11 h 07
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