Pour atteindre le complexe,
il fallait longer la voie ferrée
dont la tranchée convexe
perçait les chantiers,
kilomètres finis
de loges inachevées
bâties pour abriter
d’autres las ouvriers
dont les mains se briseront
sur des jours de martyr
et la promesse fanée
de ne jamais en sortir.
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Pour atteindre le complexe,
il fallait traverser
l’étendue anonyme
d’un piteux terrain vague.
Les herbes avaient compris
qu’ici se faire fouler
rendait moins longs les jours,
qu’un pied sur elles avait
valeur de sentiment,
qu’entre semelle et boue
préférer le moment
où l’on oublie, étreint,
qu’un pas traînerait autant
s’il n’y avait rien.
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publié le 25 août 2014 à 22 h 48
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