Nous avions 14 ans ou bien 12 ou bien 8.
Plus nos poils poussaient, moins hirsutes nous étions,
coiffés par les vents, immobiles, invisibles,
produits indivisibles de nos imaginations,
coiffés par l'air frais et le temps d'y penser,
vêtus de lâcheté, chaussés de conscience
de rien ni de personne,
propulsés un par un à vitesse luminique
sur le manège huilé dont les commandes factices
nous laissaient espérer des tragédies voulues,
des destins décidés,
des passions contrôlables,
des victoires méritées.
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publié le 25 août 2014 à 23 h 00
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