Cinq jours maintenant que la maladie
me prive de liberté.
Je pense habiter une chambre aussi grande qu'une cellule de centre de détention
et ma promenade dans les couloirs doit être encore plus courte
que celle d'un détenu.
Je ne peux ni manger, ni boire, ni fumer,
ce qui en un sens est un châtiment encore pire que l'enfermement.
Car ce qui fait accepter le temps, le comprendre, ce passage de la naissance à la mort, la vie bref, c'est d'abord le rythme. Et sans heure du repas, j'en suis privé.
Sans repère, alors j'en invente, et note sur des bouts de papier l'heure de visite des infirmières.
Mais pour que la torture soit totale,
et sans le faire exprès,
elles ne viennent jamais à la même heure,
ce pourquoi je les maudis en silence.
Même s'il en va de mon rapport métaphysique à ce monde, je ne peux tout de même pas leur demander d'être plus ponctuelles.
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publié le 08 juillet 2010 à 18 h 27
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