Bagnard d'une geôle aménagée par mes soins.
Prisonnier à l'intérieur de mon propre corps.
Invité de luxe au grand goulag à perpétuité,
seul en scène, un seul rôle, jusqu'au bout.
Si je vois aujourd'hui les portes commencer à se fermer
qui finiront par me tenir à l'écart de
La Bonne Santé,
c'est que déjà j'ai épuisé le stock de départ,
dilapidé les réserves,
explosé les quotas.
En un tiers de ma vie il me semble l'avoir presque brûlée entièrement.
Je suis l'artisan méticuleux de mon enfer,
âgé de 32 années
et pourri déjà comme un vieillard.
Est-ce déjà le moment d'être raisonnable ?
Après avoir frôlé la mort, la question se pose.
Et qui exige autre chose que des réponses de jeunot
en pleine santé
qui prétend ne pas craindre de disparaître
sans avoir jamais senti la souffrance.
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publié le 08 juillet 2010 à 19 h 00
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