Série : pancreas Le 3 juillet 2010, je m'écroule lors d'une réunion de famille, terrassé par une pancréatite aigüe qui m'envoie pendant huit jours à l'hôpital. Pendant cette hospitalisation et une fois (presque) passés les effets de la morphine, j'écris une série de poèmes que voici. |
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Au plus profond de la crise
quand souffrance telle
qu'aurais pu me jeter contre un mur
pour m'assommer
n'ai pourtant eu
à aucun moment
désir de mourir.
Si en mesure de penser
en cet instant
me serais probablement dit que
me fais vieux.
Que les vieux
pour ne pas demander
à mourir
à tout bout de champ.
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publié le 07 juillet 2010 à 16 h 02
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publié le 07 juillet 2010 à 16 h 15
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Le terme exact de cette crise qui m'a assommé pendant une semaine est pancréatite aigüe.
Mon pancréas s'est excité jusqu'à menacer de se dévorer lui-même, ainsi que tous les autres organes alentours.
J'avais, l'espace de quelques jours, dans l'abdomen,
un trou noir
qui commençait
acte de suprême narcissisme
à se digérer lui-même.
Je me consommais.
Mon propre organisme était en guerre contre moi.
Mon propre système digestif me trouvait bien appétissant.
Devenu fou avait décidé d'en finir avec mon corps tout entier,
ayant totale conscience que cela signifiait
sa mort
à lui-aussi.
L'un des membres du groupe peut décider de
dissoudre le groupe
mais prend alors le risque
de disparaître à son tour.
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publié le 07 juillet 2010 à 16 h 26
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Tu sais même pas à quoi ça sert, le pancréas.
Mais tu sais bien où c'est maintenant.
Et tu sais aussi que ça fait vachement mal, juste là.
Alors pourquoi tu le ferais pas sauter direct, hein ?
Tu prends un couteau pointu et paf !
Tu sais très bien où viser parce que t'as tellement mal et depuis tellement longtemps, tu peux pas le louper ton pancréas, alors paf !
Et paf ! Et paf ! Encore un coup, paf !
Ah, ça fait super mal ce couteau qui rentre dans toi c'est sûr, mais t'inquiète pas, c'est juste le temps qu'il crève, cette saloperie de pancréas.
Et paf ! Et paf ! Tu tournes de l'œil. Y'a du sang partout. T'as presque plus mal. Ça y est. Bientôt t'auras plus mal. Bientôt ce sera mieux.
Parce que bientôt tu seras mort.
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publié le 07 juillet 2010 à 16 h 40
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Il y a une chambre avec un lit
et une couette aux motifs chinois.
Il y a une salle de bains avec une douche où tu es allé
et un lavabo où tu t'es rincé la bouche
et des toilettes où tu as vomi.
Il y a des voix au rez-de-chaussée
et tu essaies de distinguer s'il y a celle d'un médecin
que tu attends.
Il y a un ventilateur que tu préfères éteindre.
Il y a la lumière dont tu ne parviens pas à te décider si elle doit être allumée ou éteinte.
Comment tu as moins mal ? Avec ou sans lumière ?
Ça fait tellement longtemps que tu gémis sur ce lit -
parfois que tu cries doucement, en prenant garde à ce que personne ne t'entende en bas -
que tu sais que tu ne rentreras pas chez toi ce soir.
Ce que tu ne sais pas,
c'est si tu rentreras chez toi un jour.
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publié le 07 juillet 2010 à 16 h 57
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