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Série : pancreas
Le 3 juillet 2010, je m'écroule lors d'une réunion de famille, terrassé par une pancréatite aigüe qui m'envoie pendant huit jours à l'hôpital. Pendant cette hospitalisation et une fois (presque) passés les effets de la morphine, j'écris une série de poèmes que voici.
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Série(s) :
pancreas

publié le 04 juillet 2010 à 06 h 34

après six heures de douleur ininterrompue
et violente à s'en bouffer les doigts
c'est un jeune garçon
- sûrement interne aux urgences -
qui prend la décision de m'injecter de la morphine.
je ne connais ni son nom
ni son visage
et si je le recroisais aujourd'hui
ne le reconnaîtrai certainement pas
mais de tout mon cœur
voulais tout de même lui dédier ce poème
et tous les autres qui suivent
et enfin pour lui
inventer un mot.
à mon salvat.

Série(s) :
pancreas

publié le 07 juillet 2010 à 14 h 55



Série(s) :
pancreas

publié le 07 juillet 2010 à 14 h 56

La douleur ne disparaît pas totalement.
La conscience plutôt de la douleur.
Ne sait plus qui on est,
donc peut pas vraiment avoir mal.
Douleur sous morphine
comme une sorte d'empathie
pour douleur d'un autre,
compassion extrême
pour autre qui souffre,
bien que l'autre
dans le miroir de la chambre d'hôpital
l'autre soit toi.

Série(s) :
pancreas

publié le 07 juillet 2010 à 14 h 59

Depuis quatre jours, je ne suis qu'une pauvre larve convalescente
incapable de lire ou de tenir un crayon.
Alors que les effets des calmants se dissipent,
je redeviens
qui je suis
et pense
que la douleur fait partie de nous
et presque nous définit.

On peut nous gaver d'opiacés
nous plonger dans le coma laiteux de celui qui flotte
mais celui-là n'est plus nous.

Quel intérêt à vivre si on ne souffre pas,
au moins un peu ?

Incapable de lire,
incapable d'écrire,
incapable de penser,
je n'ai pas mal, ok,
mais qu'est-ce qui me différencie
de ma propre merde ?

Série(s) :
pancreas

publié le 07 juillet 2010 à 15 h 21

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